mardi 11 août 2009

Monographie du village de KParatao

2.1.4. – Le milieu humain

· Quelques données démographiques

Selon un dénombrement effectué par la Direction des statistiques en 1996, la population de Kparatao avec ses fermes était de 3.678 soit une augmentation de 441 habitants par rapport aux données du recensement de 1970 (3.237)

Néanmoins, la somme des effectifs des 4 quartiers à savoir : Ouro-Gnaoudé, Ouro-Moumounidé, Ouro-Bouraïmadé et Telloudé donne 3.142, chiffre correspondant à la population de Kparatao – sans ses fermes – en 1996.

La répartition spatiale de la population n’a pas beaucoup changée depuis 1981.La densité nette est de 49 habitants au Km². L’habitat est, en général, dispersé avec une tendance à la polarisation sur l’axe routier. Les fermes sont plus ou moins éloignées de la grande entité c’est-à-dire le premier site d’habitation.

· Le peuplement

Kparatao est un village Tem fondé, comme il a été dit plus haut, par un clan molah autour de la deuxième moitié du XVIIIè siècle. Les habitants de Kparatao sont donc appelés les Tems et parlent une langue soudano-sahélienne de type Gour .

En dehors des Tems, communément appelés Kotokoli, on y trouve d’autres groupes ethniques tels les kabyès, les Nawoudiba, Ewé et les Peuhls. Tous ces groupes sont représentés de façon minoritaire.

En somme, les Tems, seul groupe répondant au critère d’autochtonie cohabitent avec les kabyès, les Nawoudiba et les Ewé qui sont pour la plupart des immigrants pour des raisons économiques ou administratives. Quant aux peuhls, plus nombreux que les autres groupes étrangers, ils vivent isolés dans des fermes où ils pratiquent plus l’élevage que l’agriculture.

· Les données socioculturelles.

La communauté villageoise de Kparatao est une société ethnique ou à chefferie. Elle est hiérarchisée et organisée en clans. Chaque individu se distingue et s’identifie à son groupe classique. Les individus peuvent alors soit se réclamer du clan Molah, ou du clan Darou, Nawo, Koli, Touré, Traoré ou Mindè.

Les rôles sociaux sont attribués en fonction de l’appartenance clanique des individus. En effet, les Molahs, seul clan satisfaisant aux conditions d’autochtonie, détiennent le pouvoir directionnel. De ce fait ils sont à la tête de la hiérarchie sociale. Les autres clans, désignés sous le vocable d’‘’Agodjassi’’ disposent des fonctions spécifiques. Les Daro sont chargés d’élire et de surveiller la succession des Molahs au trône tandis que les Nawo ont pour fonction d’organiser la sépulture des chefs en cas de décès. Alors que les Koli se présentent comme des chefs-protocole, les Traoré, Mindè et Touré, grands vecteurs de l’Islam, se recrutent comme des chefs religieux et des alphabétiseurs coraniques.

Les habitants de Kparatao sont majoritairement musulmans. Cependant, leur attachement à l’Islam ne les empêche outre mesure de recourir à des pratiques d’aspects animistes. Cela est significatif de leur attachement à des valeurs caractéristiques de leur tradition. Ils ont, par conséquent, des lieux sacrificiels où ils font des cérémonies aux ancêtres ou aux mannes. Ce sont principalement les rivières et les carrefours. Et c’est au beau milieu du village et devant le gigantesque vestibule de la concession des chefs, que se dresse, depuis le règne du chef Anyoro, le fétiche le plus vénéré du village appelé ‘’Kangara’’.

A Kparatao, on distingue des fêtes traditionnelles et des fêtes musulmanes. Gadao et Adossa sont des manifestations traditionnelles alors que Rahmadan, Tabaski et Mawouloud constituent les fêtes musulmanes.

Gorogoro, Takaï, Goumbè, Lawa, Foyissi (flûte) et Kagbanga (danse des chasseurs) sont autant de termes qui désignent à la fois les différents types de danses et de rythmes impliquant l’utilisation d’instruments spécifiques et variés.

Voilà les aspects humains, socio-culturels qui caractérisent le village de Kparatao. Mais l’homme n’est pas seulement un être social. Il est aussi un ‘‘homo-oeconomicus’’ et c’est à juste titre qu’on le considère comme étant un agent du développement.

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